Calme et pluie

Écrit le 8 juillet 2009 - 12 commentaires « AuparaprèsAuparavant »

Bon, il y a quelques Français dans la résidence. J’en ai vu deux, à peu près mon âge : une fille plutôt jolie qui a un bon niveau, et un gars qui est « dans le groupe des nuls », dans lequel je serai a priori, hihi. Mon colloc’ est un noir de New York qui parle achement bien anglais, et qui est l’opposé de moi : il a atteint le plus haut niveau dans le programme et n’apprend plus rien… Donc on parle en anglais vu que je peux pas tenir une conversation. Et heureusement qu’il est là, sinon je serais dans le caca : il m’a indiqué pas mal de bons plans, dont des magasins qui bradent les prix à partir de 20h, pratique pour les légumes et poissons.

Donc hier je m’endors facilement à chépukel heure, et je me réveille régulièrement mais me rendors illico presto après avoir vérifié sur le réveil de Nath (mon colloc’) que j’ai pas loupé l’heure. Heureusement qu’il a un réveil, parce que le mien ne marche pas, la pile ne correspond apparemment pas… Pourtant c’est ce qu’il y a marqué, j’ai vu aujourd’hui un truc, des sortes de références, j’irai voir plus tard dans un magasin. Donc, disais-je, je finis par me réveiller à 7h30, vu que je prends pas de petit-déjeuner je révise ce que je peux avant de partir pour le Yaoi Hall (différent du Yaoi de Gaëlle, qui est en fait l’acronyme de yama nashi, ochi nashi, imi nashi : « Pas de pic, pas de chute, pas d’histoire ») où je passe à 9h mon « placement test ». Je pars un peu tôt, j’en profite pour regarder les horaires d’ouverture des magasins sur le chemin – 10h pour le 100¥ Shop, pas trouvé pour le Domy Supermarket – et je me pointe à 8h40 à la salle 2F, qui s’appelle A215 ou autres chiffres, mais aucun rapport avec 2F (et demain je dois aller en 1F, heureusement que j’ai compris l’étage…). Un Japonais m’accueille, me dit de m’asseoir et d’attendre, ce que je fais en sortant mon « Japonais en manga ». Puis une femme vient me chercher pour le test oral.

Elle me pose des questions sur moi, pour voir mon niveau. Hiragana, Katakana, pas de problème. Par contre, vas-y pour décrire ce que je fais à la fac, pourquoi je ne peux pas répondre à la question « À quelle heure vous êtes-vous levé hier matin ? » (j’étais dans l’avion), plein de trucs qui révèlent mon cruel manque de vocabulaire. En plus il y a plein de nombres différents, naturellement irréguliers, selon qu’on compte des jours, des choses petites et rondes, des humains, des petits animaux, tout plein de trucs. Au bout de 20 minutes, la dame me dit d’un air désolé que je serai dans le groupe zéro, donc tout en bas de l’échelle. Je me marre en lui disant que je suis là pour apprendre, que ça ne me dérange pas, je ne peux que progresser.

Ensuite je suis retourné dans la salle 2F où m’attendaient trois feuilles A3 écrites en hiragana (pas de kanji la plupart du temps), bourrées de questions de grammaire. Sur moins de 10 séries de questions, j’ai dû répondre à 3 ou 4 en entier, après je comprenais plus (le vocabulaire n’aidait pas, surtout les verbes) donc ça va pas me faire monter de niveau par rapport à l’oral. Mais bon, ça allait. Il y avait aussi d’autres exercices dont la consigne consistait en un « simple » exemple, dont je ne comprenais/connaissais pas la manipulation. Super.

Bref, à 10h30 cassos, on me dit d’être là demain à 9h et que j’ai donc la journée de libre. J’ai pas précisé, mais il pleut, et il devrait pleuvoir encore une dizaine de jours, jusqu’à la fin de la saison des pluies (normalement il pleut un jour sur trois selon Nath). Vive le K-way (raincoat en anglais). Je décide d’aller louer un vélo, on m’a dit que je pouvais en avoir un pour 3000¥ pour les deux mois que je reste au Japon (un peu plus de 20€). Je repère le chemin, marche sous la pluie en préparant la phrase me permettant d’être compris et finis par arriver au magasin. Facilement repérable d’ailleurs, il n’y a que des vélos, que ce soit dedans ou dehors, c’est un amas constant de vélos – je prendrai une photo plus tard. Je finis par comprendre que depozitto signifie « caution » et laisse donc 4000¥ de caution. Ils parlaient super vite et j’en ai déféqué pour comprendre. Au final je suis parti avec, direction le magasin d’ordinateurs pour voir s’ils auraient pas un adaptateur (j’ai oublié de regarder pour la Française qui ne capte pas le Wifi et qui a besoin d’un câble Ethernet, je lui avais dit que je regarderais, honte à moi). Je prends quelques photos – que je mettrai en ligne demain, trop fatigué là – et j’arrive sous une pluie qui s’intensifie au magasin. Je trouve pas, je demande, je tente l’anglais, des gestes, rien à faire. Au final le type m’amène au deuxième étage – que je n’avais pas vu – et me montre des prises électriques japonaises. Rien qui convienne, donc. Il me dit que ce que je cherche n’existe pas ici, mais je comprends « ici » comme « ce magasin ». Il va donc à un ordinateur, trouve un site de traduction en ligne et me dit que ça n’existe pas au Japon. J’ai mal dû me faire comprendre… Mais ça me prend la tête, je sors donc en espérant trouver l’Espagnol qui a un adaptateur pour moi.

Avant de rentrer, je passe par le 100 Yen Shop qui est sur le chemin, et vu qu’il fait soif, je compte acheter des trucs likwaïd. Il y a pas grand’chose niveau bouffe, mais en même temps pour 0,75€… Je trouve quelques soupes individuelles (oignons – salut papa – et patates, les autres me tentaient pas), du maïs certainement transgénique et des coktails de fruits exotiques. Je me dis que ça doit être bon, un peu comme nos salades de fruits colorées et chimiques, là. Bon, je rentre, pose mon vélo – pas de cadenas, pas de délit/crime à Okazaki – et j’ai un peu faim kémême. Je range mes affaires dans l’espace qui m’est alloué dans la cuisine, mets deux boîtes de fruits au frigo et ouvre la troisième. Enfin, « essaye ». Pour la première fois de ma vie, j’ai pété la tirette qui ouvre une boîte de conserve. Du coup j’essaye de frapper dessus avec divers ustensiles, sans réussite, et finis par y arriver à la main. Le jus est excellent, mais ce qu’il y a dedans… beaucoup moins. Il y a de l’ananas (miam), de la papaye (beurk) et un autre truc dégueu, blanchâtre à la texture de guimauve, un peu gerbant. Mais c’est frais et nourrissant, c’est coule.

Il est à peu près midi, et je retourne dans ma chambre. Je prends mon bouquin et mon dico électrique et je tente d’apprendre le vocabulaire (surtout les verbes) qui me font défaut. Je m’endors rapidement dessus et fais une sieste jusqu’à… 23h. Je pensais que je m’étais remis du voyage, mais apparemment non. Nikky, une pote de Nath (mon colloc’) est venue le voir et on a vite fait parlé : « Are you jetlagged? // I don’t think so, but I’m tired indeed. Well, I like to sleep… // Oh my god, you’re skinny! Fuck! // Hmm, yeah… » Et vas-y qu’elle cause, bourrée d’énergie, on aurait dit une pile sur pattes. D’ailleurs, personne n’arrive à prononcer mon nom correctement, il faut que je l’écrive en japonais pour que ça ressemble à quelque chose…

Bref, ma sieste est entrecoupée de quelques intrusions, je dis à Nath ce que j’ai fait de la journée en le remerciant de ses conseils avisés, et il me dit qu’il a un truc pour moi, un adaptateur universel. Je me rendors donc, décidant de voir ça plus tard. Je me réveille à 23h50 et teste ce truc. Mais c’est un adaptateur pour aller en Europe, et pas l’inverse. J’aurai donc à trouver l’Espagnol demain pour lui demander le sien. Mais surtout, mon ordi était à plat vu que je l’avais utilisé la veille, et Nath ayant un Mac, je me suis dit que ça devrait aller, même s’il vient des États-Unis. Je bosse en attendant, et il arrive quelques temps plus tard et accepte de me prêter son adaptateur pour la nuit, le temps que ma batterie soit chargée. Donc c’est cool, je peux rattraper mon retard dans mon compte-rendu.

Au final j’ai mangé juste une (toute) petite boîte de fruits exotiques pour la journée, mais j’ai même pas faim, c’est bath. A demain pour de nouvelles aventures !

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