富士山 – Fujisan, première
Réveil à 7h15, mal au dos. Méheu… Réveil une heure plus tôt pour aller tenter de trouver mon vélo à l’immense parking, marche (sob) et cherchage. Pas trouvé. Et il y a pas tant de vélos que ça, donc je pourrais y retourner à un autre moment pour voir. Je retourne checker (check + er) au parking privé de Yamasa, toujours rien. Shit. En plus je suis vachement en avance pour le cours alors je vais dans la classe – la salle n’a pas changé – et écoute de la zique.
La matinée est très dure, parce que peu dormi et pas intéressant (on ne fait jamais rien de bandant le vendredi, les nouveaux se présentent – une Ricaine noire aux cheveux courts prof d’anglais à Kyûshû et une énième Taïwanaise – et c’est super lent). J’ai du mal à suivre, je réponds à côté, je baille sans cesse, j’ai le cerveau ralenti, pas glop. Je rentre prendre une douche, préparer mon sac et manger avant de retourner à l’Aoi Hall, à pieds (re-sob). J’ai un T-shirt (mon T-shirt MFT, mon truc de mangas là), deux pulls, un jeans, une casquette John Deere, des lunettes de soleil, un K-way, mes chaussures noires de ville pas adaptées à la montagne et une paire de chaussettes de rechange. Une bouteille d’eau, de quoi becqueter un peu et hop.
On est une vingtaine et dans le bus un Londonien se met à côté de moi… Ses cheveux sentent la mort et je comprends rien à ce qu’il me dit tellement il parle vite et avec un accent complètement différent de l’américain. Au bout de quelques « Sorry ? » j’abandonne et le laisse parler seul en disant juste « Yes » de temps en temps. Autant il faisait beau à Okazaki, autant dès qu’on est partis la pluie est arrivée, super… Declan, le responsable depuis moult des expéditions au Mt Fuji, nous conseille de dormir en nous disant qu’on le remercierait demain à 4h quand on arriverait au sommet. On prend le Tokkaidô, célèbre route super longue reliant les principales villes du Japon, créée par Ieyasu Tokugawa si je me plante pas (oui Gaëlle, celui qu’on voit dans Kyô, le père de Tigre Rouge), et dont le château est à Okazaki. Sur les côtés, que des collines plus ou moins grandes, bourrées d’arbres. Ça donne beaucoup de vert, c’est très joli.
On arrive à la station 5 après environ cinq heures de route sous la pluie dont plus d’une sur le Mt Fuji sur une windy road gerbante. Dehors il fait noir, il y a beaucoup de vent et de pluie. Je vois que quelques uns ont des torches et je me dis que ça pourrait être bien pratique vu qu’il y a également beaucoup de brouillard et qu’on ne voit pas la lune, donc rien pour se guider. Mais elles sont super chères donc fuck. Après une minute de grimpette facile, j’ai déjà le jean trempé. Super. Quand on arrive à la station 6 qui n’est pas très loin ni difficile à atteindre, je me sens déjà trempé. On attend que tout le monde soit arrivé et ait fait ses besoins urinaires, déféquaires, nutritifs ou autre et on repart. Sauf que… entre temps la pluie s’est pas arrêtée et quand on se remet en route, la peau reprend contact avec le tissu trempé et c’est tout à fait désagréable. Et ça fait ça à chaque station. Niveau lumière, environ une personne sur quatre ou cinq a une torche ou équivalent, donc j’essaye de me mettre juste devant ou derrière (idéalement entre deux) possesseurs de la Lumière. La grimpette est tranquille, sauf quelques endroits glissants où heureusement que la corde est là.
À un moment on se retrouve à trois en tête de groupe ; personne en vue derrière, idem devant, et on ne voit pas la lumière de la station suivante. On ne trouve plus la corde, pas de flèches, rien. Alors on avance… le truc c’est que tout à coup le terrain (une roche rouge sombre et noire) n’est plus le même : au lieu d’être tassé avec juste des gros cailloux ou rochers pour faire en sorte que ce soit difficile, ce n’est qu’une sorte de mur de pierres lisses sur lesquelles on n’a pas de prises… Le tout avec la pluie qui fouette le visage poussée par le puissant vent, bien entendu. On avance comme on peut, s’accrochant à ce qu’on pouvait, et finalement on retrouve le chemin, qui faisait un « détour » par la gauche… on avait pris un raccourci. Un peu flippant vu qu’on n’avait qu’une lumière pour trois, mais ça allait.
On finit par arriver à la station 8 (sur 12) après quelques heures de marche et d’attente. Je commence à trembler tellement j’ai froid, j’ai l’impression de marcher dans une piscine depuis une grosse heure, mes chaussettes font splash splash quand je marche, rien de bien agréable. Il est environ 23h30 et le vent semble se renforcer. On attend, on attend et attend encore que certains se décident s’ils continuent ou pas. Pendant ce temps j’interroge un des responsables, qui me dit qu’on devrait arriver comme prévu vers 4h au sommet, mais qu’on ne verrait pas à coup sûr le soleil se lever. Alors après un temps de réflexion, je me dis que je vais rester là, tant pis pour ma « fierté » à la con. Dans la station, une grande salle avec une bâche orange par terre et des crochets en l’air, pas mal de sacs un peu partout. Je vire mes chaussures pour pas crader la salle – normal – et pose mon sac trempé et regarde le contenu : tout est trempé, chaussettes de rechange, pull supplémentaire, bouteille d’eau, mais l’appareil photo va bien, étonnamment. Et là, j’étais sur le cul, on me dit qu’il faut payer 5000¥ pour rester là !! Environ 40 euros !! Je sais pas à quoi on a droit, mais de Dieu !! Je pensais même pas à avoir ça sur moi, mais j’avais un billet qui trainait, ouf… Au final tout le monde s’arrête là, trop dangereux de continuer (apparemment c’est encore pire plus haut), et on nous dit qu’il y a des futons et qu’on ne peut pas y aller avec des trucs humides et/ou trempés. Le truc c’est que personne n’a de quoi se sécher, quelques uns ont le calebute (= caleçon) sec donc ils vont dans la pièce à côté où dorment environ 80 personnes (hommes et femmes séparés j’imagine, japonaises pour la plupart). On nous dit aussi qu’on peut y aller à poil, pas de souci. Donc finalement on se décide pour ça… ça m’a fait bizarre, j’ai jamais fait de foot US, de rugby tout quelconque activité où on prend des douches ensemble dans les vestiaires… ça avait pas l’air de déranger les autres (américains pour la plupart). Donc au final la journée s’est terminée entre deux hommes nus avec quarante centimètres (bande de cochons) de largeur pour dormir et les pieds à l’extérieur du futon trop petit…
La suite demain !
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Je suis très déçue que tu n’aies pu aller jusqu’en haut !!
Mais je croyais (d’après les représentations) qu’il était verdoyant, or tu ne parles que de roches : pas d’arbres ?
Mais je compatis à tes souffrances. Malgré les leçons de prononciation que m’a données ton père, je me demande pourquoi ta copine s’appelle pas Georgette comme tout le monde. Je t’embrasse quand même.
Ta Mémé qui t’aime, Agerell mon Gégé.
Il y a un peu de végétation, quelques plantes basses éparses, vert clair. Les rares photos ont été prises ce matin, donc publication ce soir ou demain ;)
Je transcris pour Génof : elle a compati avec toi, et rigolé sur les 40 cm des hommes nus. Bizarres, ces filles…
Salut, cycophante !
c’est tout de même étonnant que ces cons-là n’aient pas anticipé le mauvais temps, ni prévenu les étrangers que les refuges (stations) sont payants. Mais la prochaine fois, tu sauras qu’il te faut une lampe-torche. Tu comptes y raller ?
Je laisse la place à la Ben pour qu’elle puisse découvrir taise et crie.
Bises, Maxi Pot
Quand je serai installé, ouais. Pas tout de suite, kémême. J’ai juste oublié de prendre une carte postale…
Mon pauvre Renaud, je suis navrée pour toi ; nous qui avons tellement pensé à toi et avons essayé de te suivre en t’imaginant dans l’ascension de ce Fujisan, puis la découverte tout en haut ; je repensais à Amélie Nothomb et son récit. J’espère que tu auras l’occasion de le refaire et sinon ce sera pour tes prochains voyages. En revanche pour ce qui nous concerne ton récit est plutôt sympathique, d’autant que nous lisons une fois tout terminé et que nous te savons au sec et en sécurité. Mais j’avoue que le coup de ton impression de marcher dans une piscine et de tes chaussettes qui font splash splash quand tu marches, j’ai bien ri. En plus révéler ta nudité, juste pour 40 cm ! c’est cher payer ! mais j’ai ri aussi ! c’est peut-être de là que Amélie Nothomb a trouvé le titre de son dernier livre « Ni d’Eve ni d’Adam » ! J’ai hâte de lire la suite.
As-tu pu discuter avec des Japonais durant cette épopée ? Et sinon t’arrive-t-il en dehors ds cours de parler japonais ?
Aujourd’hui c’est la dernière étape du Tour de France et c’est le Ventouxsan ! Je regarde, l’histoire de voir ce qui m’attend fin septembre.
Je t’embrasse sur tes joues sèches.
M.
C’est sympa tes tentatives d’éclaircissement pour David et « lecteurs antédiluviens » comme dit laPapatte… Est-ce que tu écris et tu relis après ou tu insères directement les traducs et/ou liens ? Dans le second cas ça doit ralentir et faire perdre de la spontanéité…
Et… c’est pas la journée qui a fini entre deux hommes, c’est toi :o) ! Soit tu dis « j’ai terminé la journée entre deux hommes » (c’était pourtant pas ton anniversaire !?), soit la journée s’est terminée, euh… par Votre Serviteur dormant nu entre deux hommes etc. :o)
Non ? Moi jdç jdr…
PS : cherché un lien pour expliquer JDCJDR et j’ai trouvé ça et chuis morte de rire, pardon, MDR devant certaines abréviations, comme « etmafub » , « cmbdtc » ou « kikoolol » :D
jt’(l)
Ah, merci pour la petite fenêtre de suivi des comm :o)
Du coup tu mets que deux photos à la fois ? C’est pas mal, on voit mieux…
Et j’ai vérifié c’est bien ça, si tu vas dans Photos, là où on peut cliquer sur la ville, le campus, les gens (coucou papou) etc., le mots Photos, souligné de pointillé, conduit bien à mailto:redbox (enfin ton adresse mail, quoi)…
Et pi sinon (et après j’arrête, on attend que Thaïs se réveille -c’est fou ce qu’elle dort quand ça nous arrange pas !- pour partir acheter des cordes de guitare et rendre des Büchers à la bib de la Part-Dieu, seule encore ouverte en cette période estivale avancée même si ça ne se voit pas bien à la température hdmc) hier on a entendu en cours de trajet sur France Inter (émission estivale ) un extrait de live de William Sheller (dans une zone où la radio passe très mal, hélas), avec Le carnet à spirales, Comme dans un très vieux Rock’n Roll, Je veux être un homme heureux… et là bizarrement, tous les panneaux « centre-ville » m’ont sauté au visage (au sens figuré bien sûr) et paru bien plus nombreux…
J’ai bien pensé à Delph’ et toi !
Et même que la veille (ou l’avant-veille ?) c’était un vieux concert des Beatles avec les filles qui hurlent au milieu et des commentaires des chanteurs avec leur accent pourri (ben oui, chuis désolée, Papa), c’était très très très sympa…
Il doit être possible de le réécouter une semaine, si ça te tente…
j’ai entendu les filles qui hurlaient à la mort en entendant les Beatles, j’étais dans la voiture sur la route, mais c’était bien sympa quand même, c’était jeudi afternoon
Il est… quatre heures… et tout… va bien !
@La Mamate : je parle jamais avec des Japonais, sauf à l’occasion dans la rue pour dire bonjour ou demander quelque chose à quelqu’un (produit, direction, …). De temps en temps on parle japonais à la résidence.
@Gaiol’ : je mets les liens et explications en même temps. Pour les photos et le mail, en effet. Je vais devoir creuser pour trouver ça, j’ai installé la galerie en bloc donc c’est pas super simple.
Salut, Clafoutis
heureusement que tu n’étais pas enrhumé quand tu as écrit que tu as fini « nu entre deux hommes… »