« Est-ce que je peux rester là pour t’écouter ? J’ai entendu une belle voix alors je suis venue. » Le nouveau semestre commence vendredi, et aujourd’hui les nouveaux étudiants avaient un test de placement. Il y a cinq nouvelles, dont une Taïwanaise à la voix super aiguë et ronde, vraiment particulier.
Rebeca et moi nous sommes séparés pour cause de différence de point de vue sur un point fondamental pour elle, et le chapitre Découverte et passion s’est refermé. On s’est finalement décidé pour un deuxième chapitre Amitié, mais on verra ce que ça donnera après mon pèlerinage. Avec le départ de Sai, les déménagements de Marina, Elizabeth et Aaron, le départ en vacances des trois Taïwanais, j’ai été particulièrement seul ces derniers temps. Je pense énormément à Rebeca, je dois avoir un taux de présence de 20% sur ces deux dernières semaines, et si j’étais suicidaire je me serais foutu en l’air.
En gros il n’y avait que Chris (Américain super sympa), Keyra (Canadienne sympa) et Charles, les autres étant absents ou hyper discrets (voire fantomatiques, flippant). J’ai voulu noyer mon chagrin dans la cervoise, mais jeudi dernier Chris avait un test le lendemain donc pas possible. Le lendemain je mange trop et manque de tomber malade, mais on tente quand même, ne serait-ce que pour voir les proportions. Je sors les bières et le sirop de citron du congélo où je les avais mis, et le vin blanc en tétrapack du frigo (le tout premier prix mais en quantité). « Elles sont bizarres, tes bières… » C’était la première fois que j’achetais de la bière, et je voyais toujours les autres les sortir du congélo donc je les avais mises dedans… deux jours avant. Elles étaient congelées. Chris est allé en acheter d’autres du coup, et le lendemain elles étaient sous pression veugra mais ouvrables sans danger. La bouteille en verre de sirop de citron avait pété, le sirop était de la glace au citron (bain-marie FTW), et le vin était juste ultra dégueulasse. Au final pour que ce soit le moins éloigné possible de la cervoise à laquelle j’ai l’habitude, il fallait mettre beaucoup de bière pour peu de vin blanc, et surtout pas mal de sucre. La bière sera bue sans problème, mais le vin est vraiment dégueulasse (11% en plus) et j’en ai beaucoup trop acheté. Tant pis. Vivement que je boive avec Marion comme promis.
Sinon, histoire de détendre l’atmosphère, en cherchant le mot birman dans mon dictionnaire électronique, j’ai eu la surprise de voir que les mots suivants sont Birmanie, puis… biroute. J’ai ri seul.
On avait prévu d’aller voir les yozakura (« cerisiers en fleur de nuit »), cerisiers en fleur autour du château d’Okazaki éclairés de nuit (voir ici : ici, là, ici, là ou ici), mais les jours où on voulait y aller il était prévu qu’il plût, donc on y est allés samedi, quand il faisait un grand soleil. Les photos viendront demain ou après-demain, promis (photos ici). C’était vachement sympa, il y avait pas mal de monde, plein de stands de bouffe, une bonne ambiance.
Sinon, euh… j’ai jeté un œil aux annonces pour le FLE, et la grande majorité sont pour la Chine. « Soyez prêtes… »
Et aujourd’hui, je suis allé demander confirmation de la possibilité que je reste deux jours à la résidence sans payer, comme il y a quatre ans, mais en fait il faut que je paye, environ 20 € par nuit. C’est plutôt cher, mais j’ai pas à chercher un hôtel en urgence, à faire valises et adieux, etc. Du coup je resterai jusqu’à samedi voire dimanche si besoin est, et je suis allé aujourd’hui acheter du matos. Il se trouve qu’ils ont reçu au seul magasin de sport du super grand centre commercial la collection printemps-été, et j’ai pu trouver un super futal super léger avec des poches et qui peut se transformer en bermuda facilement. J’ai aussi acheté un chapeau (putain de chers, les chapeaux !), un duvet épais et chaud (après consultation d’une vendeuse, comme ça pas besoin de truc en-dessous), une lampe frontale et pas mal de biscuits caloriques. Il me reste peu de choses à acheter, je verrai ça demain ou après-demain.
Voilà voilà, j’écrirai un autre article avant de partir.
Oh, et demain c’est mon dernier jour et je me ferai interviewer 15 minutes en japonais à la radio locale parce que j’ai gagné le concours de haiku. Courage.
« suicidaire je me serais foutu en l’air. » : tu vas refaire pleurer Anne !
Heureusement qu’il s’en suit tes Birman, Birmanie et… biroute, prends la bonne quand tu commenceras ton pèlerinage.
Super les cerisiers en fleurs, cela me rappelle celui que nous avions aux 3 noyers, qu’est-ce qu’il était beau ! mais chaque année il y avait rapidement un coup de vent et les fleurs tombaient.
Bon courage pour demain, en plus 15 minutes c’est long.
Demain c’est ton dernier jour, si tu fais un bilan au niveau de la langue, du langage, penses-tu avoir fait beaucoup de progrès pendant ces trois mois, et où en es-tu au niveau de la conversation avec les Japonais eux-mêmes ?
Merci encore pour tous tes articles !
Salut, Claque-Murailles !
Time seems to be ripe… Va, cultive les belles rencontres apparemment fortuites, apprécie, et si ça te vient, be thankful for what (dreams) may come.
Et même si tu ne te suicides pas, je suis déjà content (et honoré) de t’avoir connu.
Fais maintenant au mieux, boy.
Je t’embrasse.
Et merde pour les 15 minutes, mais je me doute que tu vas faire fort…
Re-bises,
P.
En parlant de Chine, je pense que Delphine va pouvoir te parler du niveau des profs de français qui enseignent là-bas, suite à son passage à Ho-chi-min-ville… Je ne déflorerai pas l’anecdote !
Finalement le soulagement n’a pas duré ? Logique, somme toute. Je suis de tout coeur avec toi (comme tout le monde, je sais, mais je ne suis pas tout le monde ! -ni un héros, ni un numéro-) !!
En parlant de What dreams may come (oui, je sais, tu n’en as pas parlé, mais Papa oui), je l’ai revu parce que ça faisait vraiment longtemps et parce que le Nours ne l’avait pas vu… J’en avais parlé à tout le monde autour de moi en décrivant le thème et le début du film (qui s’avère être la moitié, à force), triste, certes, mais tellement beau, avec cette vision de l’au-delà incroyable, et cette puissance symbolique, toussaaaaa…
Ben au final j’ai pleuré du début à la fin du film, assez incroyable. Et les symboles m’ont paru un peu trop appuyés, quand même, mais certainement était-ce dû au fait que je l’avais déjà vu (et revu).
Je le recommanderais peut-être moins comme un film magnifique et beau en occultant le côté larmoyant mais je l’aime quand même beaucoup. Et puis ça ne me dérange pas de pleurer devant un film (si personne ne se moque).
Le Nours n’a pas versé une larme, faut dire, il s’endormait. Tsssss…
Birman Joe,
Que la route de ton pèlerinage soit toujours à deux voies !
Non non je ne pleure plus. J’avais demandé déjà plein de fois à Renaud s’il était suicidaire, et il avait répondu « non », ce qui m’avait vraiment soulagée (qu’est-ce qu’on est impuissants, aussi loin !!!).
Et je suis navrée mais j’ai un peu dévoilé l’anecdote de Delphine. Mais je l’ai vite fait racontée, n’hésite pas à raconter, Delphine. Et ton style doit manquer à Renaud, n’hésite pas à ajouter tes nouvelles histoires de vomi :p
J’ai vu des tonnes de photos superbes sur les cerisiers en fleur, profite bien, c’est vraiment magnifique ! Rien que pour ça le Japon vaut le coup !
Et tu coup le départ c’est lundi ? Tu y vas comment ?
Et ravie que tu sois pas suicidaire.
D’ailleurs Papa j’ai adoré ta remarque « Et même si tu ne te suicides pas, je suis déjà content (et honoré) de t’avoir connu. »
Mais je n’ai pas compris la contrepéterie, car je me doute que c’en est une…
Tanti baci fratello mio
(chuis pas sure que c’en soit une, lounette…)
Non, c’est pas une contrepèterie
Et les photos du hanami sont là.
C’est marrant les photos on dirait de la neige au printemps !
Analyser « les photos » dans la phrase précédente…
ca doit être vraiment joli ! Isn’t it ?
« Les photos » est le thème/topique de la phrase, tandis que « C’est marrant on dirait de la neige au printemps » est le rhème/commentaire
Niveau langage, j’ai énormément progressé, mais j’ai encore de grosses lacunes en vocabulaire, sans parler des kanji. J’emmènerai avec moi des listes et un bouquin pour bosser pendant mon pèlerinage. J’ai atteint le niveau intermédiaire, adieu le niveau débutant (même avancé).
Omedeto gozaimasu !!
Moi j’ai eu 15 et 14 à mes derniers devoirs sur table de prépa…
(ça faisait longtemps que je n’avais pas vécu la scène de la distribution des copies avec les notes dessus…)
Si je pouvais avoir pareil, ou même 13, allez, à l’épreuve de mardi…
Je confirme, Anh’, qu’aucune antistrophe ni aucun contrepet ne gisait là.
C’est vrai que je ne connais guère (à part « d’autre homme qu’Honneger », comme le savent les amateurs de Reggiani et de belles rimes) de contrepèterie sur le thème de la mort (sauf « la femme du capitaine m’a fait mander à bord » qui est peu en rapport réel avec ladite mort) ou le suicide.
Mais bon, « est-ce important ? Frère, regarde ta queue, qui pend », comme le dit la chanson des Bandar-Log (les singes dans la vraie et originale version du Livre de la Jungle, de Kipling ?
Voilà le texte en anglais :
Road-Song of the Bandar-Log
Here we go in a flung festoon,
Half-way up to the jealous moon!
Don’t you envy our pranceful bands?
Don’t you wish you had extra hands?
Wouldn’t you like if your tails were–so–
Curved in the shape of a Cupid’s bow?
Now you’re angry, but–never mind,
Brother, thy tail hangs down behind!
Sur ces fortes paroles culturelles, je vous engrasse tous.