Hier, je suis allé à l’école après avoir révisé environ 1h30, c’est-à-dire rien. J’ai retrouvé avec plaisir le chemin le long du petit lac artificiel pour éviter de manquer de se faire tuer sur les « trottoirs » qui sont en fait pour les petites routes une voie de 60 cm sur le côté, délimitée par une simple bande blanche. Heureusement que les voitures ne sont pas larges – en même temps, vu l’étroitesse de la plupart des routes… -, sinon il y aurait des accidents en permanence. D’ailleurs on nous a dit qu’un élève de Yamasa avait failli mourir dans un accident avec une voiture. Il faut dire aussi que les Japonais n’hésitent pas à griller les feux et à mettre le clignotant après s’être décalé (non, pas de hotte ici).
Je vais donc à Yamasa II, le bâtiment principal de Yamasa (avec l’Aoi Hall où j’étais il y a trois ans, et qui ne ressemble toujours à rien de l’extérieur), et on me guide vers une salle de conférence où j’entends un Cubain parler fort avec un peu tout le monde, genre extraverti à donf’ – et ce sera comme ça toute la journée, épuisant. La salle se remplit, une fille vient me voir me demandant quel était mon nom sur la liste, comment il se prononçait (prononce serait tellement mieux ici…), et me dit « C’est la deuxième fois, n’est-ce pas ? Okaerinasai ! » Hoho ! « Tadaima » lui réponds-je avec un sourire amusé.
Ensuite une quinzaine de membres de Yamasa (profs et membres du Customer Service) s’alignent contre le mur, attendent que le vice-directeur finisse son discours – que j’ai intégralement compris B-) – pour se présenter. Parmi eux, je n’ai reconnu que Miyuki-sensei, une prof sympa, petite, la cinquantaine, mignonne, qui a une petite voix de fumeuse un peu éraillée, et qui a parlé français autrefois. Alors quand c’est au tour des élèves de se présenter, je respecte l’ordre des choses à dire (nom, pays, ce qu’on aime), je dis que j’aime la linguistique, la musique, le japonais et Miyuki-sensei, qui tire alors une tronche sympa. « Souvenez-vous, c’est moi il y a trois ans, le français avec la coiffure bizarre ! » Elle s’est rappelée heureusement, donc je ne suis pas passé pour un débile profond…
Ensuite seuls ceux de mon programme (SILAC) restent dans la salle pour faire leur test de placement – les autres l’avaient fait la veille – et Miyuki-sensei vient me voir et me dit qu’on ne sera malheureusement pas ensemble puisqu’elle n’enseigne plus dans mon programme. Ensuite on fait le test dont je réponds à toutes les questions sauf six (sur 90), que je finis assez rapidement, et au final j’ai que trois erreurs pour la première moitié, et à partir de la question 60 j’ai quasiment tout faux, haha. C’est Suga-sensei, une prof qui a la quarantaine et qui est sacrément mignonne, qui me l’a dit lors de l’interview (partie la plus importante pour le placement) au cours de laquelle j’ai pas hyper bien parlé, mais j’ai respecté les registres de langue et apparemment j’ai parlé avec un débit rapide qui l’a impressionnée (« Vous parlez comme un Japonais ! »), et c’est vrai que c’est principalement le vocabulaire qui me manque. Donc elle me propose rapidement une classe (pour bosser le passif en l’occurrence), ce que j’accepte bien évidemment, et ensuite je rentre chez wam pour manger.
Je passe auparavant par le WingTown, supermarché dans le centre commercial d’à côté de la résidence, et outre du riz et plein de pâtes, je m’achète notamment des onigiri et des tempura de crevettes (un peu décevants), et je me débrouille pour ramener tout ça dans la cuisine, inscrire mon numéro de chambre dessus, manger un peu et retourner à l’école. Là, on nous a parlé du programme, des diverses règles, rien de nouveau. On a visité le campus, rien de nouveau non plus. Sauf le Cubain qui ne s’arrêtait vraiment pas de parler, c’était saoulant. À la fin on est retournés à Yamasa II, et on a bu du café/chocolat gratos à une machine à café tout juste installée – pas de super qualité, malheureusement ; mais à cheval donné …
Pendant que la file d’attente se réduit, on parle avec Hirata-san, une petite Japonaise qui parle bien anglais et qui était avec nous toute la journée, qui nous dit notamment qu’elle aimerait bien suivre le SILAC. Gné ? En fait elle a été élevée au Brésil par des parents japonais, et elle était venue à Yamasa pour suivre des cours mais ils lui ont proposé à la place de travailler pour eux. Du coup elle a dû apprendre le japonais autrement, et elle a pas un niveau mirobolant, juste conversationnel. Surprenant. Aussi, à un moment, le vice-directeur était dans l’entrée en même temps que nous, et il se met à me parler, me disant qu’il se souvenait de moi il y a trois ans (alors que moi pas du tout, j’étais un peu gêné), alors j’en ai profité pour lui demander ce qu’étaient devenus les autres profs que j’avais eus. Le contrat de certains s’est arrêté, d’autres sont malades, d’autres seraient encore là mais je pense qu’il s’agit plutôt d’homonymes, etc.
Après ce truc de l’après-midi, je demande à Kô-san, une Coréenne du CS (Customer Service) qui est sympa et nous a accompagnés toute la journée, de m’écrire proprement les kanji que j’ai choisis pour mon prénom (瑠能) pour que j’aille me faire un sceau (qui sert de signature). Elle accepte et je file au magasin qu’elle m’a auparavant très gentiment trouvé, à deux pas de l’école, pour passer commande. Il y avait là deux femmes de minimum 70 ans mais genre ratatinées, ultra ridées, mais en bonne forme. Le premier kanji n’existe pas dans les prénoms japonais donc j’ai cru que ça allait poser problème, mais en fait non. Je ne comprenais pas grand chose à ce que la principale disait, mais j’ai fini par m’en sortir. J’ai pris le sceau le moins cher, la boîte la moins chère (il y avait bleu, rouge et noir, j’ai pris noir), le tout revenant à 38 €. On peut trouver des sceaux à 1 € mais ce sont uniquement des noms japonais. Mais je m’en fiche, c’est très bien ainsi. Je l’aurai jeudi prochain.
Après ça, direction la mairie où je dois me faire enregistrer sous 14 jours sans quoi je peux me faire expulser du pays. J’ai vite fait repéré le chemin, et je me lance en mangeant les deux onigiri que j’ai achetés juste avant à Domy. Je croise plein de collégiens/lycéens qui sortent des cours, avec leur vélo et leur uniforme, c’est amusant. La luminosité faiblit à vue d’œil, la nuit tombe tôt, et je finis par déboucher sur un pont. Il me semblait que c’était près de ce pont sur la droite. Juste pour m’en assurer, je demande à une vieille femme d’1m40 qui sortait ses poubelles si c’était bien le cas, et elle me répond « Pas du tout, c’est loin, sur la gauche, attendez, je vais vous montrer ». Et la voilà qui pose ses poubelles et m’accompagne sur plusieurs centaines de mètres. « T’inquiète pô, c’est l’heure de ma promenade, ‘t’açon. » Super sympa en tout cas, et elle marchait bien.
J’ai fini par trouver la mairie – qui était en effet bien plus loin, à un autre pont -, et j’y suis arrivé à 17h15, pile pour la fermeture. Yallah. Au moins maintenant je connais le chemin. Il fait nuit noire, je décide de ne pas prendre le même chemin qu’à l’aller et de prendre le pont devant lequel se trouve la mairie. La route tourne rapidement trop à gauche à mon goût, et monte une colline. What the fuck. Une lycéenne rentrant chez elle à pied me double et prend la même route que moi pendant plusieurs centaines de mètres. À un moment, fatigué et las, je souffle en faisant du bruit avec mes lèvres (genre un soupir bruyant), je la vois qui se retourne, traverse la route et revient un peu en arrière. Je continue, me retourne pour voir si elle rentrait chez elle, et la vois me regardant, debout, genre je l’effrayais, avec ma gueule de pastèque, d’à Téhéran, de berger ruiné, et mes cheveux aux deux vents. Moi ça m’a fait marrer, mais j’ai vite arrêté quand aucune route ne me convenait plus. Du coup j’ai choisi un hasard une route pas trop sombre et semblant retourner vers le centre-ville, et au bout d’un moment, en descendant, je vois au loin le clocher de l’église moche quasiment en plastique pas loin de l’Aeon Mall, centre commercial gigantesque à 15 minutes à pied de la résidence. Tintin Milou, nous sommes sauvés, sauvés ! Du coup je finis par rentrer, je vérifie si j’ai bien deux ampoules, en fait non, et je me couche rapidement, pour me réveiller ce matin. Parce que mine de rien j’étais bien crevé. J’ai dû marcher 2h30 seulement, mais quand je ne sais pas exactement où on va, qu’on se perd dans une ville qu’on ne connaît pas du tout, qu’il fait nuit noire et qu’on sent des ampoules, la fatigue, c’est comme la montagne, ça vous gagne.
Ah, et j’ai oublié de dire mercredi que j’ai croisé Setsu-san à la résidence, une Taïwanaise qui était dans mes cours les dernières semaines il y a trois ans. Je me suis rappelé son nom et son visage tout à coup, elle se souvenait de moi aussi, c’était marrant. Par contre elle parle vachement mieux japonais que moi, maintenant….. Enfin bref, c’est fun de la revoir ici. Je me rappelle que j’avais fait mention d’elle dans mon discours de fin d’études, et qu’elle avait une copine qui m’aimait bien… Héhé…
bienvenu au Japon!!!!

je veux te dire ça mais je ne suis pas la
j’espère tout va bien
donc, si tu es au Japon maintenant, je voudrai utiliser le japonais pour toi, et bien sur avec beaucoup de kanji(漢字)( ̄▽ ̄)
飛行機(ひこうき)大変でしたか?
おつかれ(・ω・)ノ
どうですか、久しぶりの日本?やっぱいいでしょ
いいなぁ〜僕も帰りたい(かえりたい)だよ(>人<;)
授業(じゅぎょう)もう始まりましたよね
今回(こんかい)はちゃんと漢字勉強してな!!!
書ければ書くほどうまくなるよ
何時(いつ)がお前日本語とスムーズ喋れるといいな(^○^)
まだ遠い(とおい)かも(^^;;笑
僕のフランス語も頑張らないとね
昨日(きのう)は受け身(passif)習った、ちょっと難しいね
最後(さいご)やっぱツッコミしたいわ
お前カッコいいだね
まだ誰がにお前の事好きになった?
女の子に騙しないて!!!
なんでね〜
Ah bah moi j’ai rien compris, du coup
C’est le bon plan pour écrire des trucs off pour la famille…
Vous parlez traffic de drogue et réseau de prostitution, s’pa ?!
Je me disais que j’aurais expliqué d’autres mots, dans ton textes (et pas « à deux pas »)… genre à cheval donné (surtout que tu n’as pas fini la phrase).
)
Mais ti fais bien com ti veux.
trafic avec un seul f, en fait, hein ?
‘–
@Samuel: Salow, tu sais très bien que je ne connais presque aucun kanji ! Heureusement que Rikaichan est là pour moi

僕らが日本語でしゃべれる時は遠いだよね。 -__-’
で’も漢字を勉強するつもりだよ、めっちゃ面白くてべんりだから。
はは、僕も今朝受身を習った ^^ ちょっと難しいね。
「シッコミしたい」??変態の単語じゃないか?多分よく分からないね ^^’
今まで誰にも「好きです」を言われないけど、望みが十分ある
ええ?一度もだますのがなかった、貞淑な人だよ。
では、またここに来てね、そうしこちゃ~ん :mrgreen:
@Gaëlle : J’ai expliqué « à deux pas », et pour le cheval j’avais fait une erreur de syntaxe (html, pas de français)
Oui mais moi zaurais pas expliqué à deux pas, zustement. Trop facile à comprendre.
3615 EN MONTAGNE
Du coup tu dois quand même gérer pas mal en japonais, pour pouvoir demander ton chemin dans la rue et parler avec les gens… ! Je pensais pas, tiens…
Trop fort, mon Reno. Tu vas revenir super bon en japonais !
En revenant je serai bon en japonais.
Pour l’instant j’ai un niveau moyen. Mais suffisant pour demander mon chemin, comprendre quelques mots et le redemander dès que la personne à qui je me suis adressé ne me voit plus.
Et en plus tu es drôle.
lole
Salut, la Redoute !
J prends seulement ce jour connaissance de ton article sur ta pré-entrée… Mieux voter que Jamar !
Pour les non-parfaitement bilingues en français parmi tes amis, je me permets de proposer une explication à :
« petit lac artificiel pour éviter de manquer de se faire tuer »
qui serait « pour éviter de risquer de »
Pouce qui est du cheval (was das Pferd betrifft ou anbelangt), il y a plusieurs variantes : à cheval donné, on ne regarde pas les dents, ou la bouche. D’autre semblent dire la bride (pas la princesse). Pas facile comme langue, mais quel pied de la torturer si c’est exprès et en conscience !
Bien apprécié la partie « berger ruiné » de la chanson dérivée de Moustaki.
Ton prénom japonais impossible à clavioter, ça donne quoi, en phonétique, bittécheune ?
Maintenant j’attends la suite de tes narrations pour passer un nouveau coup de fil à Jef, que tes tribulations d’un tourellois en Japonie amusent.
En passant, tu as évoqué au début « mettre le clignotant après s’être décalé (non, pas de hotte ici). Dans ce cadre, j’ai failli me faire malmener par deux loubards mexicains (au hasard) qui voulaient m’enlever une de mes bottines, car c’était, si je comprenais bien malgré leur fort accent, ouné botte dé qualité.
Comment ça, capillo-tracté ??
Fin du message. Vale (porte-toi bien en latin) !
Excellent