Beaucoup de retard, j’aime pas ça. Et je ne parle pas de règles.
Dimanche, réveil à 6h30. Wild Cards des play-offs de la NFL (football américain), grosses affiches, je reste dans mon lit de 6h30 à 13h30 et ne regrette pas. Je découvre la présence d’un jeune Australien de 13 ans qui réside dans la chambre à côté de la mienne, qui est le seul dans son programme (culturel), qui parle énormément, fort, avec un accent moche (en anglais), et qui est très bruyant (notamment quand il court en permanence, ça fait vibrer les murs).
Lundi, réveil à 6h55 par le réveil de l’Australien. « Mon réveil sonne fort » m’avait-il prévenu. Je confirme. Sauf que ça l’a pas réveillé, et que son p… de réveil a sonné pendant 20 minutes alors que je voulais me lever une heure plus tard ! J’ai toqué à sa porte, j’ai appelé sur le téléphone de sa chambre, rien à faire. Grah !! Chier. En cours on a le matin Fukuhara-sensei, une prof étrange, plutôt jeune, qui a en permanence un faux sourire, mais pas genre un sourire sans les yeux, là on dirait qu’elle veut montrer ses gencives supérieures et ça fait très moche. Le cours était assez lent, on la sentait un peu hésitante, on pouvait facilement lire ce qu’elle pensait quand on parlait (les erreurs ou les choses bizarres) contrairement aux autres professeurs, mais je pouvais un peu m’identifier à elle en tant que débutant, me demander si j’étais comme ça, ce que je ferais, etc. Si ça se trouve, elle a de la bouteille, mais ça m’étonnerait. L’après-midi, on a eu Yokozawa-sensei, un prof super grand, qui portait un masque pour éviter de nous transmettre ses germes. Il le baissait quand il devait parler et le remettait quand il avait fini, surprenant. Le soir je m’achète des « crocs » à 0,15 € l’unité qui sont super bons, des pommes de terre écrasées avec quelques légumes, le tout pané, et c’est super bon, j’irai m’en acheter tout à l’heure pour mon repas de ce soir. Addictif. Je m’achète aussi une bouteille de pinard (vive lui !), parmi les moins chères (6 €), un petit rouge chilien pas dégueu mais presque, dont la protection colorée couvrant le bouchon était en une sorte de fer, un truc horrible, j’ai bataillé pour l’ouvrir, et au final c’était un bouchon qui se visse, il n’y avait pas de bouchon « normal », fût-il en liège ou en plastique. La louze.
Mardi, réveil à 6h55 par le réveil de l’Australien. Qu’il coupe au bout d’une petite minute, heureusement. Je voulais me réveiller à 3h pour regarder la NFL, mais j’ai pas réussi – trop fatigué. J’avais fait un rêve sympa, puis une autre partie ultra cheloue, puis une autre encore plus cheloue avec des araignées-voitures téléguidées, je devais sauver quelqu’un, et je me retrouvais en retard et je réfléchissais à comment le dire en japonais, ce qui était la leçon de la veille… À l’école, nouvelle prof, Seko-sensei, qui est dynamique et sympa, son visage me fait penser à Yui (oui, c’est une affiche de La Belle et la Bête derrière, on était allés voir la comédie musicale à Leeds, c’était sympa). Je confirme mon sentiment de légère déprime due au fait que j’ai l’impression que les autres connaissent beaucoup plus de vocabulaire que moi, et aussi que Rebeca me manque grave.
En rentrant de l’école, je vois sur Internet une offre d’emploi pour une école de langues à Tôkyô, sans précisions sur la boîte, le nombre d’heures, le salaire, etc. Ils demandaient juste un visa permettant de travailler (ce qui est mon cas), d’habiter au Japon (ce qui est mon cas), une disponibilité rapide (ce qui est mon cas), une licence (ce qui est mon cas), et de l’expérience dans le FLE (ce qui est mon cas), être « motivé et désireux de s’investir sur le long terme » (ce qui est mon cas), et d’avoir une bonne maîtrise de la langue française (skiaient m’ont qu’à). Je suis donc le mec quasiment parfait, avec un M1 FLE, de l’expérience (pas avec des Nippons, certes), de la disponibilité, de la motivation, et surtout un visa qui expire en janvier 2014 ! On verra ce que ça va donner. En tout cas je passe mon après-midi à modifier mon CV (que j’ai dû refaire de zéro à cause d’Open Office que je honnis) et à faire une jolie lettre de motivation basée sur l’excellente que j’avais faite pour une autre offre d’emploi en juillet, relue par des spécialistes (Papa, Gaëlle et Yannick).
Le soir, je dois réviser pour le test du lendemain (tous les mercredis après-midi il y a un test) et j’ai aussi des onigiri à faire, pour mon repas du lendemain midi. Donc je descends mes manuels pour réviser pendant que le riz cuit, or ils se trouve que trois Américains parlent et que j’ai du mal à me concentrer, d’autant plus que ce dont ils parlent est intéressant (saphisme, diététique, nourriture, nourriture et nourriture), pourtant mon riz a mis 45 f***ing minutes à cuire (à l’autocuiseur). En fait c’est probablement parce que j’en avais mis beaucoup trop. Pour faire les onigiri, j’ai mis du riz dans les moules(pour leur donner cette forme triangulaire) que j’avais préalablement achetés (en même temps qu’un coussin pour mettre sur ma chaise parce que ses vis me rentrent dans les fesses), puis un peu (trop peu au final) du mélange thon-mayonnaise que j’avais préparé (plus-que-parfait, yeah!), j’ai mis à nouveau du riz, pressé avec le couvercle, démoulé, mis comme sur la photo ci-dessus une demi-feuille d’algues pour pouvoir manger proprement, mis le tout dans deux tu perds la guerre, en ayant fait beaucoup trop.
Mercredi, réveil à 8h45. Chibre. Les cours commencent à 9h, je mets ~10 minutes pour aller à l’école, 6 en courant. Je m’habille, me bénis pour avoir préparé ma boîte la veille, et je file à l’école. Alors que je suis pour la première fois en tête à tête avec un prof (on est cinq élèves, donc un nombre impair), en l’occurrence Seko-sensei, je lui fais part de mon sentiment de légère déprime quand elle me dit que je suis très doué. Elle me dit que j’ai le style SILAC (mon programme), que je suis très à l’aise à l’oral, que je parle vite et bien, et que tout ira pour le mieux. Le midi, je mange avec Charles et Aude, les deux autres Français de l’école. Charles a un plus petit niveau que moi et habite dans la chambre à ma droite (de l’autre côté de l’Australien bruyant – qui part jeudi prochain), Aude est dans la classe la plus avancée de l’école, mariée à un Japonais depuis 10 ans, et qui avait accessoirement préparé une galette des rois extrêmement bonne. Ce qui n’était pas un mal, puisque mes onigiri avaient séché, le riz se délitaient, ils étaient beaucoup trop gros, et il n’y avait pas assez de thon. Ensuite j’ai mon test, qui se passe bien, la partie orale (entretien) est un peu chaude mais ça va, et le soir je mange mes autres onigiri à la poêle, arrosés de sauce soja, c’était bien bon (c’étaient des yaki onigiri du coup).
Aujourd’hui, on a eu les résultats du test. J’ai eu 91% à l’écrit, 95% à l’oral. Les autres se sont plus ou moins ramassés, notamment Florin, le Roumain qui est clairement plus fort que nous, vraiment étonnant. Il sera probablement dans une autre classe demain. Et Maricel (la Philippine) reste une semaine de plus en fait, ce qui est bath parce qu’elle est sympa. À la pause déjeuner je suis allé chercher mon hanko, le sceau que j’avais commandé la semaine dernière. Il est tout beau, mais j’arrive pas à faire une marque bien nette, pour peu que ce soit possible. L’après-midi, j’arrive dans ma chambre et peu après toque Chô-san, la fille qui s’occupe de la résidence. L’école l’avait prévenue que mon climatiseur ne marchait pas (je leur avais dit vite fait qu’il ne soufflait pas d’air chaud mais que c’était absolument pas un problème pour moi et j’avais bien insisté là-dessus), et après qu’elle a bidouillé quelques boutons et abandonné, l’appareil s’est mis à marcher. Bon, tant mieux. Elle m’a dit aussi passage que « mine de rien », j’étais beau. Ho. Euh… merci… C’est elle qui m’avait traité d’ikemen la semaine dernière. Popularité, quand tu nous tiens…
Salut, Mistigri !
« Il sera probablement dans une autre classe demain » : ça me rappelle cette horrible nouvelle de Buzzati où un gars hospitalisé pour 3 fois rien est mis au 7ème étage, mais semaine après semaine, sous des prétextes variés, il constate qu’on le descend d’un étage, jusqu’au RDC, et là, angoisse, les volets électriques se baissent… Argh ! On n’en sait pas plus, mais mamma mia, c’est bien amené (et bien traduit par la Loune, que je salue ici, bien bas).
Je constate tout de même, Mister Gloo, que ces dames, même si ça a été à deux reprises la même, ne sont pas insensibles à ton charme et à tes deux tresses (ou as-tu conservé la queue de cheval ?)… C’est toujours important de constater ça, et ce qui m’étonne, c’est l’aisance des filles à t’en informer. En France, au travail, ça friserait le harcèlement sexuel, et je te dis pas aux States.. (salut, David, au passage !).
Merci pour cette narration, et j’ai hâte (je louque faure warde tou) d’avoir des nouvelles de ton annonce sur Tokyo, même si ce n’était pas ta destination favorite…
Félicitations enfin pour tes résultats au dernier test : toi, tu montes les étages, et me voilà rassuré.
Avant que j’oublie : pour la future association de Tolbiac, on a jeté quelques mots-clé sur le papier, et c’est le mot « voilier » qui semble pouvoir être le nom de cette association. Tu te rappelles, ce texte où le voilier quitte une rive, et les gens sont tristes, mais de l’autre côté de l’horizon, une autre rive apparaît, où d’autres font de grands signes d’accueil. Qu’en penses-tu, si tu en penses quoi que ce soit ?
Mais vu le nombre de célébrations (7 par semaine depuis 2 semaines), ça va devenir « le paquebot », j’ai l’impression… On dit que certaines gens auront trop de difficultés à supporter la dimension qui apparaît, et que pas mal d’entre eux cesseront alors de vivre (ce qu’on appelle ici et actuellement la mort).
Allez, cette fois, je file. Bises, Saint-Martin ! (oui, j’innove encore, t’as pas fini d’en prendre, des surnoms, c’est moi qui te le dis).
Moi on ne me demande pas mon avis, mais je trouve ça bien « le voilier ». Et je vois bien quel texte c’est :-}
Faut-il aussi un masque pour inspecter le germe ?
Et avec d’aussi bons résultats, ton impression d’être moins bon passe ? De toute façon c’est en ayant l’impression d’avoir beaucoup à apprendre que tu peux faire des progrès ! Le pire c’est quand tu as à la fois l’impression de stagner, de ne plus progresser, et de pourtant avoir une montagne à apprendre encore.
Mais tu es plus assidû que moi pour apprendre, tu devrais moins avoir le problème que moi, qui compte sur ma mémoire à court terme
Qu’est-ce que t’en as de la chance, de parler l’étranger à l’étranger ! Ca doit quand même être génial d’être au Japon, entouré de japonais (ou de vrais estrangers pas du Japon) et d’avoir à tout moment la possibilité de parler japonais ! J’ai lu avec grand plaisir (et encore plus de difficulté) les descriptifs en allemand des sièges auto que je comparais, pour en acheter un à Thaïs, filer le sien à Titouan, dont l’actuel sera prêté à Lucie…
mais ça m’a fait plaisir. Et un peu de peine de constater à quel point j’ai perdu !
C’est d’autant plus chaud que c’est technique… La langue technique n’est franchement pas la plus belle en allemand
Ah, et puis nous on n’a plus OpenOffice, ça a été remplacé dans Ubuntu par LibreOffice. Ca semble être pareil sauf que la version est plus récente. Ou alors c’est juste mieux, je ne sais pas. En tout cas les menus déroulants sont en français, ça fait du bien.
Je ne vois pas de quel texte il s’agit, mais j’aime bien, « le voilier ».
Quant à la femme (qui m’a aussi traité de « gentleman » hier soir alors que je disais simplement aux filles avec qui elle parlait « Bonsoir » et « Ça sent bon »), c’est en effet surprenant. Mais elle le dit avec un air tellement naturel, sans sourire espiègle ou quoi, c’est désarmant et tu ne sais pas quoi dire. Du coup j’ai dit « C’est gênant » en me frottant le derrière du crâne avec une main, ce que n’importe quel Japonais ferait (Hazukashii !). « Mais non, mais non ! C’est vrai ! // Bon, bah euh… merci…? » En plus elle a un bébé, très probablement un mari, et si elle voulait me dire « Prends-moi maintenant sur ton futon sur lequel je fais des trucs quand t’es à l’école », elle s’y prend mal. Mais c’est une possibilité. Question de paraverbal à caractère culturel… En plus, à l’instar de toutes les autres Japonaises que j’ai vues (à part Suga-sensei et une inconnue qui faisait ses courses que j’ai vue alors que je marchais dans la rue), Chô-san est décevante physiquement. Donc vu ma situation sentimentale en plus, voire en sus, il y a pas moyen, avec qui que ce soit. Étrange, étrange…
Pour ce qui est de mes brillants résultats, je suis plutôt perfectionniste (plutôt), et je sais quels sont mes défauts. Mon entretien était loin d’être parfait, la prof parlait assez vite, j’ai fait des phrases plutôt simples tout en utilisant quand j’y pensais ce qu’on avait appris cette semaine, mais le truc c’est que je parle vite, et mon cerveau a pas tout le temps le temps de suivre, justement. Mais bon, vu que je sais ce que j’ai à travailler, à moi de continuer à ne pas me mettre les doigts au sale, à me (la) prendre en main et à faire de mon mieux. Ganbarimasu !
Morte de rire, le coup de « tout ira pour le mieux » !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Bah moi aussi je me sens cruche et niaise, en ce moment. (à cause de ces histoires sur le mariage gay, notamment).
Mais je ne pense pas que ça te rassure et je sens que je vais me prendre une vieille réflexion à la con dans les dents (faut dire, c’est tentant). Mais au final c’est comme d’hab, quoi : tu penses avoir tout raté et t’es en fait super bon. Un jour il faudrait que j’arrête de te croire quand tu dis ce genre de choses….
Bon allez dodo, il me reste un contrôle à faire, et déjà que ce matinje me suis pas levée non plus (enfin si, mais ça m’a pas empêché de louper 3 fois le bus, du coup j’ai fait du stop, re du stop, puis pris un bus, puis couru, refait du stop, repris un bus et recouru, et je suis arrivée 2 minutes en retard). Vivement le we, je dis. Cool, c’est demain !
Des bisous mon Reno.
Le voilier
Je suis debout au bord de la plage.
Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l’océan.
Il est la beauté, il est la vie.
Je le regarde jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’horizon.
Quelqu’un à mon côté dit : » Il est parti ! »
Parti vers où ?
Parti de mon regard, c’est tout.
Son mât est toujours aussi haut,
Sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.
Et juste au moment où quelqu’un près de moi dit :
» Il est parti « ,
Il y en a d’autres qui, le voyant poindre à l’horizon
et venir vers eux, S’exclament avec joie :
« Le voilà ! « .
C’est ça, la mort.
William Blake.
J’adore te lire et voir que ca va au pays des nippons! <3
Et j’aime le dessin d’Aladdin… tout – ira – pour – le – mieux…. ^^
Ganbatte ! :-}
(je vois carrément le geste de la main derrière le crane, les joues rougissantes, les yeux mi-clots, sourire niais… Comment ça je lis trop de shojo et de yaoi ? Mais pô du tout)…
Ouais, genre là (cases 1, 3 et 4) : lien
C’est beau maman ton texte, ça m’a mis la peau d’oie…
salut gnoufonk !
Baj a dit « ah, on va voir s’il y a des nouvelles de Renaud » et il m’a lu tout ton post, en s’exclamant sur ce que tu manges, et en hallucinant que tu dormes autant alors qu’il y a le Japon à découvrir
on a hâte de venir te voir et découvrir nos neveux japonais qui parleront japonais trop bien et que ce sera un truc de ouf d’avoir des neveux bridés !!
la bise de nous deux !
« Oh no » j’ai fait des grosses fautes partout
Je ne dors pas tant que ça, Delphine !
Simplement parfois je me couche un peu tard et c’est dur de me lever tôt.
Salut à tous,
I appreciate that when referencing the US, I get a « salut au passage ».
My favorite highlights from the past week were:
« Mon réveil sonne fort » m’avait-il prévenu. Je confirme.
…(je) me bénis pour avoir préparé ma boîte la veille, et je file à l’école.
Et à la référence au pinard: Je ne chante guère, mais quand je chante, c’est pour révérer le pinard.
Et j’ai hâte pour plus des nouvelles de l’offre en Tokyo. Ça semble comme une opportunité génial pour toi.
J’ai pas de nouvelles pour l’instant de l’ »Ecole Sympa » de Tôkyô, j’ai eu qu’un mail accusant réception de ma postulation. Je vous tiendrai bien évidemment au courant.
La vidéo marche pas dans notre pays pour des raisons de droits d’auteur. Bizarre que ça marche au Japon mais pas ici !
Salut David !!!
C’était « Laissez la police faire son travail », etc.
Ça a bien marché aux US
J’ai cru que le fait de laisser faire la police avait bien marché aux US. Je me disais que c’était une généralité qui ne te ressemblait pas, David